Sueurs froides, estomac noué, balbutiements Pour nombre d’entre nous, prendre la parole devant un auditoire constitue un véritable supplice. « Répétiteur de prises de parole », Guy Delhaye nous livre 5 points clés pour surmonter l’épreuve grace à une bonne préparation.Les mains deviennent moites, les tripes se tordent, la mémoire vacille. Prendre la parole en public est une nécessité pour nombre de cadres en entreprise, mais pas uniquement , la situation se présente par exemple lors d’un entretien d’embauche. Si quelques-uns semblent naturellement à l’aise et paraissent dominer leur sujet en toutes circonstances, pour la grande majorité, un face-à -face avec un auditoire ne s’improvise pas.

Il exige une préparation minutieuse, la connaissance des techniques oratoires et une bonne dose de confiance en soi. Lors d’interventions extérieures, les entreprises comprennent assez rapidement qu’au travers de l’élocution d’un de leur collaborateur, c’est l’ensemble de l’image de la société qui sera jugée. En interne, l’enjeu de la prise de parole est un peu différent lors de réunions face à une équipe ou même l’ensemble du personnel : il faut être compris, faire passer un message et susciter l’adhésion.

Voici 5 conseils pour une prise de parole digne de ce nom :

1. Connais-toi toi-même

« La prise de parole en public commence par l’apprentissage de l’affirmation de soi par rapport aux autres. Il faut se connaitre soi-même, à  défaut de connaitre tous ses interlocuteurs », explique Guy Delhaye, répétiteur de prises de parole et fondateur de Bis Repetita. « Ensuite viennent les techniques propres à  la prise de parole en public, la préparation de ce que l’on veut dire, la maitrise de la communication non-verbale qui s’exprime par les gestes, l’utilisation de l’émotion pour convaincre. Tout s’analyse et se prépare ».

2. Apprivoisez l’inconnu

Faites le nécessaire pour prévoir un maximum d’imprévus. Dans le cadre d’un entretien d’embauche, la seule variable, c’est le responsable du recrutement. « Pour le recruteur, nous ne sommes pas tout à  fait anonymes, mais lui l’est pour nous. Il convient donc de connaitre au maximum l’entreprise et la fonction pour laquelle on postule. Il faut prévoir les questions les plus imprévisibles et s’y préparer à  l’avance avec des réponses constructives », explique Guy Delhaye

3. Soignez votre apparence extérieure

Si la connaissance des lieux est primordiale pour une prise de parole efficace, la maitrise de son apparence ne l’est pas moins. « Il faut s’assurer qu’aucun tic, aucune gestuelle ne viendra perturber la bonne compréhension de votre discours ».

Parmi les éléments liés à la préparation physique de l’orateur, les mains jouent un role essentiel. « Lorsqu’il prenait parole, les mains de Jacques Chirac s’agitaient sans cesse. Un jour, une bonne ame lui a intimé l’ordre de poser ses mains à plat sur son bureau, et ses discours ont gagné en clarté… ». A éviter : se toucher le visage, jouer avec des objets (stylo, collier, feuille de papier), et garder les mains dans les poches.

Autre classique : le regard. Souvent fuyant ou définitivement scotché à vos papiers, le regard de l’orateur doit au contraire être utilisé pour « distribuer » l’attention à l’ensemble de l’auditoire. « Il faut faire en sorte que chacun puisse se sentir individuellement interpellé par ce que vous dites. »

4. Répétez votre texte

« Si possible, répétez votre prise de parole devant quelqu’un », conseille Guy Delhaye. Répéter à voix haute, tout d’abord, vous indique si votre texte supporte d’être dit. Des phrases trop longues, des tournures élaborées, des mots rares, sont plus fastidieux à percevoir qu’un texte rédigé en style parlé. « Enregistrez votre intervention et vous saurez si votre débit est trop rapide ou trop lent, si vous changez bien de rythme selon que le passage est plus dramatique ou passionné ou amical. Vous avez une idée précise du timing – le seuil d’attention maximale d’un auditoire dépasse rarement les dix minutes ».

En dernier recours, dans les minutes qui précèdent l’entretien, le temps de parcourir un couloir ou de prendre un ascenseur, un dernier check-up mental s’impose. C’est la Lift Rehearsal, la répétition des répétitions. « Il s’agira d’éliminer une quantité de préoccupations parasites en vérifiant le physique (coiffure, maquillage, cravate, lacets, mouchoir), le matériel (informatique, transparents, pointeur laser), et en passant rapidement en revue le contenu du discours (le plan, les moments forts, la conclusion,) », confie Guy Delhaye.

5. Eliminez le trac

Le trac est une manifestation physique normale. En général, il se dissipe dans l’action réelle. Pour y remédier, au moins partiellement, le mieux est tout d’abord de maitriser son sujet d’intervention, connaitre le lieu, l’environnement, le public. « Il existe tant et plus de remèdes « garantis » pour estomper l’angoisse. Avant d’entrer sur scène, certains comédiens demandent simplement l’heure à un technicien. D’autres auront besoin de quelques mouvements de respiration pour se décontracter. Chacun doit trouver le remède qui lui convient le mieux, simple, rapide et discret à mettre en pratique », explique Guy Delhaye. En pleine intervention, capitalisez sur les moments forts de votre prise de parole. Cela aura pour effet de recentrer votre attention et celle de l’auditoire.

Plus d’infos : http://www.bisrepetita.eu

Texte : R.N.

– Source : http://www.references.be/